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Iles Féroé, de merveilleux cailloux accrochés au 62e parallèle

Dans l’Atlantique Nord, vivez une immersion dans l’archipel danois des Féroé, qui compte plus de moutons que d’autochtones. Découverte…

Les Féroé présentent des îles subarctiques, des fjords féeriques, des falaises, des villages, des hameaux et une ravissante capitale en miniature.

Dix-huit cailloux accrochés au 62e parallèle…

Ce territoire danois au gouvernement autonome de 1400 km2 réunit 50 000 habitants, 80 000 moutons et une météo changeante. Dix-huit cailloux accrochés au 62e parallèle, en plein Atlantique Nord, à mi-chemin entre les Shetland et l’Islande. Point culminant, Nestindar, 788 mètres, la plus haute montagne.

La langue féringienne compte près d’une centaine de mots pour décrire les caprices. Alors qu’ils occupaient l’archipel durant la Seconde Guerre mondiale, les Anglais, avec leur art consommé de la litote, l’avaient surnommé Land of the Maybe, pays du peut-être.

Des décors naturels spectaculaires…

Avec 260 jours de pluie par an et 12 degrés en moyenne l’été, cet incroyable archipel de 18 îles et îlots est aussi imprévisible qu’instable. Il suffit parfois de sauter dans sa voiture et de partir en quête d’une embellie. Mais lorsque les bancs de nuages se dissipent les décors naturels deviennent totalement spectaculaires.  Il est important de traquer la lumière, on finit toujours par la trouver. Elle éclaire tantôt les falaises, tantôt sur une église au toit empelousé. Les paysages des Féroé tiennent d’une version nordique des « Hauts de Hurlevent » : âpre, sauvage et vertigineuse. La pêche, l’aquaculture et les services sont aujourd’hui les moteurs de l’économie féringienne sans oublier l’élevage de moutons.

En effet, les moutons ont toujours fait partie du paysage. Si les premiers siècles d’occupation des Féroé restent obscurs – moines irlandais ou écossais furent sans doute les premiers habitants – au commencement de l’histoire documentée étaient les Vikings et les ovidés, débarqués avec eux au IXe siècle. Leur élevage fut jusqu’au XIXe siècle la principale activité des îles Féroé. Le territoire leur doit d’ailleurs son nom, Føroyar, l’îles aux moutons. On trouve même des moutons dans les replis d’escarpements rocheux inaccessibles. Les éleveurs les descendent avec des cordes sur les falaises fréquentées par les oiseaux, où l’herbe, fertilisée par le guano, donne à leur viande une saveur incomparable.

La prospérité arrive tardivement…

Sous la coupe successive des Norvégiens, à partir de 1035, puis des Danois à partir de 1814, les îles ont vivoté. La prospérité est arrivée à la fin du XIXe siècle, avec l’essor d’une pêche à grande échelle. La logique de pénurie explique la grande tradition culinaire des lieux. On pratique la fermentation des aliments, qui permet la conservation longue durée de la viande et du poisson, séchés à l’air marin dans des cabanes dédiées.

Sur l’archipel des Féroé, la radio n’est arrivée  qu’en 1957, et la télévision en 1984 – la société féringienne ne fut pas sans divertissement, la musique a toujours été centrale. Pour en mesurer  l’importance, il faut pousser la porte de Tutl. Une boutique remplie de disques et de CD. Kristian Blak, son propriétaire, lui-même musicien et producteur indique « Nous avons des genres musicaux très divers, de l’ethnique à l’expérimental ». Il n’y a eu aucun instrument aux Féroé jusqu’au XIXe siècle, d’où l’importance des chants, les Kvæ.i. « L’ensemble de nos ballades, inspirées par les chansons européennes médiévales, comptent 70 000 vers ».

Tórshavn, la micro-capitale…

A Tórshavn -la micro-capitale- , face aux bateaux à quai dont certains, tout en bois, rappellent les fameux drakkars, on admire un habitat insolite. A partir des quais, il suffit de grimper quelques marches pour remonter le temps. Le quartier de Reyn, surplombant le port, est un dédale de petites maisons de pêcheurs en bois peintes de couleurs vives, souvent rouges, avec des toits recouverts de tourbe et d’herbes hautes. De modestes logis qui bordent un entrelacs de ruelles étroites aux larges dalles de pierres plates mais inégales. Les maisons basses sont serrées les unes contre les autres.

Les grandes curiosités de l’archipel…

Pour aller à la rencontre des curiosités naturelles de l’archipel, on peut débuter son périple par l’île de Vágar. A 10 km de l’aéroport, le petit village de Gásadalur qui fut longtemps l’un des plus isolés des Féroé est niché dans un exceptionnel cirque naturel. Il est encerclé par les plus hautes montagnes de l’île : Árnafjall (722 m) et Eysturtindur (715 m). Difficile à atteindre par la mer, le village n’a été connecté à la route qu’en 2004. Un petit air de bout du monde s’offre au visiteur et on adore sa magnifique cascade qui se jette dans l’océan. Si vous vous y rendez un jour de vent, le spectacle sera étonnant. Avec les bourrasques, l’eau de la chute défie les lois de la gravité et remonte à la verticale !

Autre belle excursion à réaliser, la visite de Mykines. Située au large de Vágar, Mykines surnommée «le paradis des oiseaux» permet de découvrir de nombreuses espèces, notamment le macareux moine, le fou de Bassan, la mouette tridactyle ou encore le fulmar boréal. Au bout de l’îlot, un phare construit en 1909 marque le point le plus occidental des Féroé. Autre excursion à ne pas manquer, à 30 minutes de route de la capitale Tórshavn, sur l’île de Streymoy, rendez-vous à Vestmanna. De là, en bateau, vous approchez au plus près des Vestmannabjørgini, des falaises de plus de 600 mètres qui tombent à pic dans l’océan.

Immanquable, le phare de Kallur situé à l’extrémité nord-ouest de l’île de Kalsoy. Juché sur une falaise surplombant l’océan, il offre un panorama splendide sur les îles voisines de Kunoy, Viðoy, Eysturoy et sur l’Atlantique à perte de vue. Sur l’île d’Eysturoy, le ravissant hameau de Saksun et ses demeures vikings groupées au pied d’une église servent de point de départ à l’un des innombrables sentiers panoramiques féroïens. Si vous avez du temps, rendez-vous au nord de Viðoy, l’une des îles les plus reculées des Féroé. Admirez le village de Viðareiði, un petit havre de paix. Pour prendre de la hauteur, un sentier vous conduit jusqu’au mont Villingardalsfjall, qui s’élève à 841 mètres.

La gastronomie en vogue…

Dans la capitale, les restaurants et bars fleurissent. Ils ont été longtemps interdits par une législation qui a prohibé quasi toute vente d’alcool jusqu’en 1992. Portée par l’engouement pour la gastronomie nordique, la cuisine locale est devenue tendance. Elle est revisitée par des chefs locaux de talent, en particulier depuis l’ouverture de Koks, avec sa carte de 17 plats et une étoile au guide Michelin depuis 2017. Dans son sillage, d’autres restaurants ont vu le jour à Tórshavn.

Notre Carnet d’adresses :

The Nordic HouseTórshavn

Ce centre culturel à l’architecture design accueille concerts, films, conférences et expose des artistes nordiques réputés. Adresse : 14 Norðari Ringvegur, Tórshavn 100, Îles Féroé, tél. +298 351351.

Tjóðsavnið – Faroe Islands National Museum 

On y admire de belles expositions dans les domaines de la géologie, la botanique, l’archéologie, la vie populaire… Non loin, visitez le hameau de Hoyvíksgarður, musée à ciel ouvert, pour une immersion dans la vie d’antan. Adresse :  6 Brekkutún, Hoyvík 188, Îles Féroé, tél. +298 340500. Site web : www.tjodsavnid.fo/eng

Hotel Føroyar – Tórshavn

Sur les hauteurs de Torshavn, cet hôtel**** design offre une vue imprenable sur la baie. Conçu par les architectes danois Friis & Moltke et décoré par Philippe Starck et Montana, il offre  des chambres confortables. Un excellent petit- déjeuner est servi sous forme d’un vaste buffet.  Adresse :  45 Oyggjarvegur, Tórshavn 100, Îles Féroé, tél. +298 317500. Site web : https://hotelforoyar.fo

Restaurant Roks  Tórshavn

Il s’agit de la version bistronomique du restaurant de Poul Andrias Ziska, doublement étoilé. Le cadre est chaleureux, celui d’une maison traditionnelle du vieux port, avec plancher et poutres. La cuisine travaille les produits pêchés dans les eaux environnantes avec des touches végétales. Peau de poisson grillée, couteaux sauce tartare, salade de courgettes et rhubarbe… Adresse : 5, 100 Gongin, Tórshavn, Îles Féroé. Site web :  www.roks.fo/en/roks

Restaurant Katrina Christiansen – Tórshavn

Ce restaurant est réputé dans tout l’archipel pour sa cuisine délicate et raffinée. L’occasion de manger quelques spécialités très locales, comme le macareux en sauce. Les noix de Saint-Jacques sont excellentes. Le dimanche, dégustez un repas typiquement féroïen à prix doux. Adresse : 6 Bringsnagøta, Tórshavn 100, Îles Féroé, tél. +298 313243. Site web : https://en.katrina.fo/

Pratique

Y aller :

La compagnie aérienne des Féroé Atlantic Airways assure trois vols directs hebdomadaires au départ de Paris Charles de Gaulle pour rejoindre Vagar. Site web : atlantic.fo

La meilleure saison : De mai à août. Prévoir des vêtements chauds, les températures moyennes dépassant rarement les 13°C en été.

Routes : les routes sont impeccables et six îles sont reliées par un pont ou par de longs tunnels, dont trois sont rattachés au seul carrefour giratoire sous-marin au monde. En roulant sans arrêt, on couvre l’essentiel du réseau routier en moins de trois jours.

Pour en savoir plus :

Consulter le site de l’office de tourisme, très complet : visitfaroeislands.com

(Photos : E.Scotto et OT des Féroé pour l’hôtel).

 

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