Le Cirque de Gavarnie inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco fait partie des cirques naturels d’une rare perfection. Non loin de la cité thermale de Cauterets, rendez-vous au site du Pont d’Espagne, l’un des lieux les plus visités du Parc National des Pyrénées. Découverte…
Il y a cinquante millions d’années, érosions fluviales et glaciaires ont creusé dans les Pyrénées un ensemble de cirques naturels d’une rare perfection. Gavarnie est le plus célèbre, le plus spectaculaire aussi avec ses 5.5 kilomètres de diamètre, ses murailles verticales de 1 500 m de haut et ses centaines de cascades.
Un colosse naturel d’une beauté étourdissante…
Le cirque de Gavarnie, colosse de la nature s’entoure de seize sommets de plus de 3 000 m et abrite la plus haute cascade d’Europe. Le spectacle est saisissant. Ce paysage inattendu « ne ressemble à rien de ce que vous avez rencontré ailleurs » selon les mots de Victor Hugo. Adossés aux grands canyons du Haut-Aragon espagnol, ces cirques forment ensemble le site de « Gavarnie-Mont Perdu ». Depuis le village, la vue sur le cirque est déjà étonnante. Empruntez un sentier facile qui conduit du village jusqu’au pied du cirque. (2 h à pied aller/retour). Gavarnie, illustre parfaitement ce que l’on nomme un « paysage pastoral »… il reflète un mode de vie agricole autrefois répandu dans les régions montagneuses d’Europe. Il est resté inchangé au 20e siècle en ce seul endroit des Pyrénées, et présente des témoignages inestimables sur la société d’autrefois à travers son paysage de villages, de fermes, de champs, de hauts pâturages et de routes de montagne. C’est l’un des rares lieux où la transhumance s’est maintenue depuis des siècles. Chaque année autour du 25 juillet, entre 500 et 1 200 vaches aragonaises franchissent la crête frontière au niveau du lac de la Bernatoire pour entrer dans la montagne d’Ossoue où elles restent jusqu’en septembre.
Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité…
Depuis 1997, le massif Gavarnie-Mont Perdu est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Humanité pour la qualité de son patrimoine naturel et culturel. Sur les 1052 sites inscrits dans le monde, seuls 35 sites sont inscrits à la fois pour le patrimoine culturel et naturel et 34 sites sont transfrontaliers. Seuls deux sites réunissent ces 3 critères, Gavarnie Mont Perdu et le Parc Maloti-Drakensberg, entre l’Afrique du Sud et le Lesotho. Ce paysage qui rayonne des deux côtés des frontières nationales de France et d’Espagne, est centré sur le pic du Mont-Perdu, un massif calcaire qui culmine à 3 352 m. Le site, d’une superficie totale de 30 639 ha, comprend deux des canyons les plus grands et les plus profonds d’Europe sur le versant sud, du côté espagnol, et trois cirques importants sur le versant nord, plus abrupt, du côté français – formes géologiques terrestres classiques.
Au village de Gavarnie, près de l’église, observez le cimetière des Pyrénéistes. Comment ne pas être ému devant les tombes des grands pyrénéistes enterrés ici ? Parmi eux, Laurent et Hippolyte Passet, deux frères, mais aussi leurs fils Henri et surtout Célestin, né en 1845. C’est le grand héros du pyrénéisme*. Pendant plus de 30 ans, il a multiplié les premières, jusqu’au triomphe du 7 août 1889 où, pour vaincre le redoutable couloir de Gaube, – exploit qui ne sera renouvelé que 44 ans plus tard -, il tailla 1 300 marches dans la glace. Le Pyrénéisme* est une conception bien spécifique de l’approche de la montagne qui n’a rien à voir avec l’alpinisme ou les ascensions de hauts sommets. Il ne s’agit nullement de vaincre des hauteurs pour le seul plaisir de la compétition, mais d’aborder la montagne dans son environnement global, dans un but purement culturel ou scientifique.
Cauterets, atmosphère « Belle époque »…
A quelques kilomètres de Gavarnie se love Cauterets, une petite ville réputée pour son architecture « Belle Epoque » notamment. Au 16e siècle, Rabelais, Marguerite de Navarre, Catherine de Medicis, la Reine Marguerite, sœur de François 1er viennent à Cauterets. Marguerite de Navarre compose une partie de l’Heptaméron en soignant ses rhumatismes. En 1765, sur le site de la source de la Raillère, un petit bâtiment thermal est édifié pour accueillir le maréchal de Richelieu. Le défilé de célébrités se poursuit… en 1804 – Hortense de Beauharnais, fille de l’impératrice Joséphine épouse Louis Napoléon, roi de Hollande et frère de Napoléon 1°, séjourne à Cauterets pour se consoler de la mort de son fils. Lors d’une promenade, surprise par un orage, elle se réfugie dans une grange et trouva l’hospitalité à son goût dans les bras rassurants du berger du lieu. Neuf mois plus tard naissait Napoléon III.
Cauterets, côté architecture et célébrités…
A partir de 1834, Cauterets s’urbanise… on construit les thermes de César et du Rocher, des boulevards, de grands hôtels avec notamment de grandes façades avec des fenêtres à encadrement de marbre soulignées de balcons en ferronnerie ouvragés et de corniches sculptées. Entre 1875 et 1899, Cauterets est une station à la mode. La cité est fréquentée par Edouard VII d’Angleterre, Alphonse XIII d’Espagne, Beaudelaire, Victor Hugo, Georges Sand, Debussy, Sarah Bernhard. En 1858, Bernadette Soubirous, fait un premier séjour à Cauterets du 8 au 22 mai -la même année que les apparitions de Lourdes- . Elle est suivie par l’impératrice Eugénie. La station connait alors son apogée, on aménage l’esplanade des œufs et l’établissement des œufs est doté d’un casino et d’une piscine. En 1840, la princesse russe Galitzine, issue d’une grande famille lithuanienne, fait construire plusieurs maisons, une isba en bois bleue, une villa à deux étages, un immeuble en T avec salon circulaire, verrière, coupole à bulbe slave et une tour de quatre étages à toit en poivrière, reliée au bâtiment par des passerelles. En 1879, les Meillon, lui chef de cuisine à la cour du Tsar et elle, lingère à la cour d’Angleterre, fondent l’hôtel d’Angleterre, un palace qui attire très vite les têtes couronnées.
Autour des années 1850, Napoléon impulse le mouvement du nouvel urbanisme porté par le baron Haussman. Cauterets, baptisée alors « la capitale des Eaux de l’Europe » créé le boulevard Latapie Flurin, avec des dimensions impressionnantes pour l’époque, 130 mètres. de long, 13 m. de large et des trottoirs de 3m, Il prolonge l’esplanade du casino avec vue sur la montagne. Cauterets a conservé de nombreuses traces des hôtels les plus importants de la ville (Grand Hôtel d’Angleterre, Grand Hôtel Continental…). On peut encore apprécier de nos jours, la galerie de l’esplanade, promenade style art nouveau conçue par l’architecte Baltard dont les deux portes proviennent de l’exposition Universelle de 1900 ; le casino, bâtiment monumental sur l’esplanade a d’abord été l’établissement thermal des Œufs (à cause de l’odeur de l’eau soufrée). Jetez donc un œil aussi sur la gare de Cauterets. Classée Monument historique, son bâtiment original, n’est pas sans rappeler les westerns américains, il a été réalisé pour l’Exposition Universelle (Pavillon de la Norvège) de 1889. Le bâtiment mesure 50 m de long et il est entièrement fabriqué en pichpin ouvragé. Aujourd’hui, la gare est devenue un lieu d’organisation de concerts et de spectacles. Enfin, à Cauterets, il y a la tradition… des berlingots. Cette confiserie arrivée au 16e siècle en Europe, a fait son apparition au 19e siècle dans les communes thermales des Pyrénées, dont Cauterets, selon les préconisations de certains médecins, pour atténuer le goût soufré de l’eau. De la dizaine de fabriques de berlingots existant au début du 20e siècle à Cauterets, il en reste 4 proposant la fabrication des berlingots en direct tout au long de la journée.
Balade dans le Parc National des Pyrénées…
Concentré de faune et flore, berceau de plus de 160 espèces florales… le Parc national des Pyrénées institué en 1967, englobe six hautes vallées frontalières des Pyrénées à l’Espagne : les vallées d’Aure, de Barèges, de Cauterets et d‘Azun, dans les Hautes-Pyrénées, et les vallées béarnaises d’Ossau et d’Aspe. Sa superficie comprend une zone centrale (45 707 ha inhabités), au-dessus de 1 000 m d’altitude, où le parc veille à la préservation d’une biodiversité exceptionnelle, et une zone périphérique (206 352 ha), où il tente de concilier les activités humaines de 86 villages et la protection de la nature. Le parc abrite une flore endémique la plus originale d’Europe (ramonde, fritilaire, saxifrage…) et une faune sauvage remarquable (gypaëte barbu, aigle royal, le percnoptère d’Egypte, isard, marmotte…. ) facilement observable. Les nombreux sentiers balisés du parc permettent une plongée immédiate en montagne, de la randonnée la plus facile à la Haute Route Pyrénéenne (HRP), non balisée, qui suit la crête frontalière d’est en ouest.
Le lac de Gaube et le Pont d’Espagne…
Attention les yeux, vous vous apprêtez à pénétrer dans le site de Cauterets-Pont d’Espagne, l’un des lieux les plus visités du Parc National des Pyrénées. Ici, les pins à crochet poussent à même le rocher, les rivières bondissent, les grenouilles rousses coassent, les marmottes se pâment au soleil, les bouquetins se chamaillent, les prairies sont couvertes de fleurs… Plus haut, vous attend le féerique lac de Gaube sous le Vignemale, plus haut massif des Pyrénées françaises. De nombreux sentiers en pleine nature offrent aux visiteurs la possibilité de s’échapper vers des paysages splendides, où les forêts vertes et denses rivalisent avec les torrents bouillonnants, les cascades tumultueuses, les lacs étincelants et les prairies d’estives couvertes de fleurs sauvages.
En redescendant du lac de Gaube, faites une halte au Pont d’Espagne. Le pont doit son nom au fait qu’il se trouvait, il y a quelques siècles, sur le passage d’un chemin muletier vers l’Espagne. Site prestigieux d’une grande beauté naturelle, il est l’un des lieux les plus visités des Pyrénées. De nombreux aménagements et sentiers offrent plusieurs possibilités de balades et permettent de profiter de ce jardin d’éden des Pyrénées. Si vous souhaitez atteindre le plateau du Marcadau, en redescendant du télésiège, suivez l’indication du plateau du Marcadau, (marché en ancien français). Vous découvrirez ainsi ce bel espace où autrefois paysans français et espagnols vendaient leur bétail.
A savoir, au départ du parking du site du Pont d’Espagne, deux remontées mécaniques successives, télécabine de Puntas et télésiège de Gaube, permettent d’accéder directement, après 15 petites minutes de marche supplémentaires au lac de Gaube. Vous pouvez ensuite parcourir le site et redescendre à pied (Durée : 3 h aller / retour) ou en télésiège.
Informations : tél. 05 62 56 70 00. Sites web : www.tourisme-hautes-pyrenees.com et www.pyrenees-trip.com
Notre carnet d’adresses :
Hôtel la Brèche de Roland *** – Gèdre
De la terrasse, la vue sur la Brèche de Roland est imprenable. Vous êtes aux portes du Massif « Pyrénées Mont Perdu, pays des cirques et canyons ». Odile et Philippe vous reçoivent avec convivialité et chaleur dans leur hôtel familial, une maison du XVIIème siècle. La table sait mettre en avant les produits du terroir et Odile vous accompagne dans une balade gourmande autour de plats typiquement pyrénéens. Généreuse garbure, savoureux porc noir de Bigorre ou goûteux mouton AOC Barèges-Gavarnie, surprenant gâteau à la broche… Une farandole de saveurs, rehaussée par un Madiran ou un Pacherenc… L’hôtel dispose de 25 chambres (dont 3 accessibles aux personnes handicapées), d’un restaurant, d’un bar, d’un salon, d’une terrasse panoramique. Une adresse idéale à deux pas du Cirque de Gavarnie. Adresse : tél. 05 62 92 48 54. Logis 3 cheminées, 2 cocottes. Site web : www.pyrenees-hotel-breche.com
Hôtel le Lion d’Or*** – Cauterets
Avec leur air de “ladies” anglaises, les deux sœurs, Bernadette et Rose Marie pourtant natives d’ici, ont créé dans cette maison de famille située au cœur de la station thermale de Cauterets, un environnement à leur image. Dentelles et broderies, dessus-de-lit rose ou bleu et bibelots anciens font du lieu une véritable «bonbonnière». Les chambres sont des nids d’amour où chaque détail -comme les sachets de lavande accrochés aux poignées de porte des armoires – vous imprègne de romantisme. On apprécie aussi le charmant patio et les balcons fleuris. Classé Hôtellerie de Charme et de Caractère, l’établissement dispose de 12 chambres et 6 suites, d’une salle de restaurant où sont servis de copieux et savoureux repas. Adresse : Hôtel de charme Logis 3 cheminées – 12, rue Richelieu 65110 Cauterets, tél. 05 62 92 52 87. Site web : www.liondor.eu
Centre de balnéo Les Bains du Rocher
Les Bains du Rocher à Cauterets offrent un espace de 2500 m2 dédié à la détente et au bien-être dans un univers original que raffiné. Ici, l’eau thermale naturellement chaude se joue des intérieurs-extérieurs : dedans, elle coule dans une lagune délicatement éclairée par un dôme majestueux, dehors, elle propose le bain en toute saison. Pour se détendre ou s’amuser, cols de cygne, nage à contre-courant, jets massants, lits et banquettes à bulles… Pour se relaxer, hammam, sauna, salle de chromothérapie… Pour apaiser le corps et l’esprit, modelages californiens, soins essentiels de la mer Morte, réflexologie plantaire… A disposition, un Espace forme, yoga, salle de fitness, aquagym, aquabike, coaching personnalisé… Adresse : Avenue du Dr Domer, 65110 Cauterets,t él. 05 62 92 14 20. Site web : www.bains-rocher.fr
Pour en savoir plus :
Consulter les sites web : www.tourisme-hautes-pyrenees.com – www.gavarnie.com
(Photos : E.Scotto, Comité Départemental du Tourisme des Hautes Pyrénées).